Autoportraits Anonymes2011 A la fin du XIXème l’installation à la préfecture de Police de Paris d’un service de l’identité judiciaire permet de codifiée les processus d’identification des suspects et criminels. On y recueille des photos d’identités des sujets, mais aussi des empreintes digitales, ainsi que des notes sur la couleur des cheveux, des yeux et sur des signes particuliers. En découlera ensuite dans les années 1920, pour le grand public, la création d’une fiche signalétique sur laquelle on appose une photographie du sujet : la carte d’identité. L’apparition en 1928 des premières cabines Photomaton, aux Galeries Lafayette à Paris jouera un grand rôle dans l’explosion de la photo d’identité. Cette série tend à évoquer la question du sujet et de sa représentation, plus précisément l’identité du sujet par rapport à sa représentation. En prenant ma personne comme sujet, je questionne mon identité, l’utilise, la déforme, la transgresse. Telles des photos d’identités ratées, elles participent, par effet d’élimination, à la construction d’une identité personnelle photographique. Jusqu’à quel point sommes nous reconnaissable, identifiable ? Qu’est ce qui fait de ma représentation, mon identification : mes empreintes digitales ? Mon âge ? Mon nom ? Ma représentation photographique ? Une réponse simple consisterait à dire qu’il s’agit de tout cela à la fois. Une réponse plus personnelle –individuelle- se voudrait plus évasive et interrogative : cette représentation codifiée seule, suffit-elle à rendre compte de mon identité ? Comme le suggère La Trahison des images de Magritte, la représentation d’une pipe « n’est pas une pipe », démontrant ainsi qu’une représentation du réel n’a que valeur de représentation. Et l’on se souvient d’un certain Jacques Mesrine (dit « l’homme aux milles visages ») qui échappa à de multiples reprises à la police dans les années 1960 et 1970 par l’utilisation de nombreuses identités (représentations d’identités). On peut alors, à juste titre, se demander si notre identité photographique nous représente réellement. Notre image dans le miroir, ou notre autoportrait nous apportent-ils une réalité inébranlable de ce que nous sommes, ou bien la simple représentation de notre identité ? | ![]()   | ![]()   | ![]()   | ![]()   | ![]()   | ![]()   | ![]()   | ![]()   | ![]()   | ![]()   | ![]()   |